http://www.saloningenieurs.com/
Le secteur ne cesse de recruter. Presque toutes les fonctions sont concernées, avec une prédominance pour les postes en recherche et développement.
Cette année encore 15000 embauches sont annoncées sur le territoire dans l’aéronautique. Pour faire face aux besoins d’un marché en pleine croissance, le secteur ne cesse de recruter.
Chez Safran, la très grande majorité des 3500 recrutements prévus en France concerne le secteur de l’aérospatial. Ils représentent la moitié du millier d’embauches programmées dans l’Hexagone pour Thales et un tiers des 1500 recrutements d’Assystem.
Si les groupes engagent quasi à tous les postes, les ingénieurs et cadres en R&D sont prédominants.
La demande est particulièrement forte sur les métiers de la mécanique, la conception, des calculs. « Le vivier existe, mais les besoins sont tels qu’il n’est pas simple de trouver les bons profils », remarque Stéphanie de la Tour du Pin, responsable relations campus et marque employeur chez Safran.
En électronique, électrique, logiciels, l’offre est moins importante. « Mais les compétences sont plus rares et nous sommes nombreux à rechercher ces mêmes profils », poursuit Stéphanie de la Tour du Pin.
Les experts en ingénierie système et en temps réel embarqué sont particulièrement complexes à trouver. « Les premiers parce qu’ils doivent être capables de penser le projet dans sa globalité, ce qui suppose une vision multi-domaines. Les seconds parce qu’ils doivent connaître les contraintes spécifiques aux normes aéronautiques », précise Vincent Mattei, responsable emploi et mobilité pour l’une des activités de Thales.
Assystem peine également à trouver des chefs de projet. « La gestion de projet est une compétence phare chez Assystem, aussi sommes-nous très exigeants », confie Sandrine Epplin, responsable recrutement Aerospace chez Assystem. Pour répondre au dynamisme du marché, les entreprises organisent des forums, investissent les salons, mettent en place des programmes.
Mais pour Assystem, le public le plus difficile à capter reste celui des 3 à 5 ans d’expérience. « A ce stade, ils ne se posent pas encore la question du changement », explique Sandrine Epplin.
« Les profils expérimentés demandent des approches différentes, reconnaît Vincent Mattei, via notamment les réseaux sociaux. Nous avons également recours à la cooptation et nous sommes actifs auprès des écoles ou de certains masters universitaires pour toucher les réseaux d’anciens. »
Cap sur l’international
Safran qui s’est notamment positionné pour aider PSA dans le reclassement de certains salariés, organise à l’occasion du salon du Bourget ses Talent Days. 200 candidats préalablement sélectionnés, dont des expérimentés, sont invités pour un entretien de recrutement. 100 postes sont à pourvoir.
Les universitaires seraient-ils davantage formés pour la technique et les jeunes d’écoles d’ingénieurs tournés vers le management ?
Sandrine Epplin n’est pas loin de le penser. Si Vincent Mattei ne note pas de différence, il rappelle que la compétence technique prime avant de pouvoir évoluer dans l’expertise, le management ou sur d’autres fonctions chez Thales.
Sur un marché qui souffre peu du chômage, l’attractivité réside avant tout dans la visibilité du parcours et la force des projets.
« Les candidats nous rejoignent pour travailler dans un environnement complexe, porteur d’innovations, dans une structure qui permet d’évoluer », résume Stéphanie de la Tour du Pin.
« Ils ont aussi envie de côtoyer un environnement international, soit en allant à l’étranger, soit en travaillant pour des programmes ou des clients internationaux », complète Vincent Mattei.
«Internationalité des projets, visibilité et évolution à long terme sont des points essentiels »,confirme Sandrine Epplin.
Attention, contrat local ou missions de 3 à 5 mois ont pris le pas sur l’expatriation.
Les pays visés sont surtout des pays émergeants. « Et contrairement au secteur financier nous ne sommes pas toujours au cœur des villes », prévient Stéphanie de la Tour du Pin.
Source : Christine Piédalu © Cadremploi.fr 19/06/2013 http://actualites.cadremploi.fr
4 % d'entre eux étaient à la recherche d’un emploi fin 2012, selon l'enquête ISF
Coup d’envoi d’une concertation nationale en vue de la création d’un Ordre des Ingénieurs
Bilan de la 1ère Journée Nationale de l’Ingénieur
Afin de participer au redressement productif de la France, Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) lançait le 18 mars 2013 la première Journée Nationale de l’Ingénieur.
L’angle choisi pour cet évènement a été de développer l’esprit d’entreprenariat chez les ingénieurs, l’objectif visé étant de doubler la mise avec 8% d’ingénieurs entrepreneurs en 2020.
De plus, afin de mieux protéger le public et pour que les ingénieurs défendent tous les mêmes valeurs, une concertation nationale autour de la création d’un Ordre des Ingénieurs a été lancée sur 2013, avec des premières conclusions partagées lors de la 2ème Journée Nationale de l’Ingénieur prévue le jeudi 3 avril 2014.
1 ère Journée Nationale de l’Ingénieur : un bilan chiffré
Cette première Journée Nationale de l’Ingénieur avait pour objectifs de renforcer le sentiment d’appartenance et la fierté d’être ingénieur, de promouvoir le métier pour susciter des vocations et de participer au combat pour la réindustrialisation.
Plus de 10 000 personnes ont visité en quelques jours le site dédié www.iesf-jni.org et plus de 2000 participants se sont inscrits aux rencontres qui se sont déroulées à Paris et dans 12 grandes villes de France.
Ces chiffres encourageants reflètent l’enthousiasme suscité par l’initiative d’Ingénieurs et Scientifiques de France qui a vocation à se répéter d’année en année, ainsi que la volonté des ingénieurs, de leurs associations et de leurs écoles de prendre leur part au rebond du pays.
Un des points d’orgue de cette journée a été le témoignage de François Gabart, ingénieur diplômé de l’INSA Lyon et vainqueur du Vendée Globe, qui a vanté avec intelligence et passion l’avantage d’être ingénieur dans son aventure de marin.
Zoom sur les Ingénieurs entrepreneurs : objectif 8% en 2020
Le thème choisi pour cette 1ère journée était celui de l’ingénieur entrepreneur.
Si l’on compare la France aux autres grands pays industrialisés, elle n’a que 4% d’ingénieurs indépendants contre 17% de « self employed » aux États-Unis, 25% en Grande-Bretagne et 28% en Italie, ces deux derniers chiffres étant en croissance régulière.
L’objectif est de doubler la mise d’ici 2020, avec 5.000 ingénieurs entrepreneurs de plus chaque année, soit une proportion de 8% d’ingénieurs entrepreneurs contre les 4% d’aujourd’hui.
Les perspectives sont plutôt encourage antes pour l’avenir, avec une volonté d’entreprendre très présente chez les jeunes ingénieurs : chez les moins de 30 ans, 1 ingénieur sur 4 dit avoir en tête un projet d’entreprise.
On voit apparaitre des groupes d’entrepreneurs et de business angels dans les associations, et des incubateurs dans les écoles.
Il ne reste plus qu’à y associer les industriels pour former un trépied solide sur lequel pourront reposer des formations encore améliorées, des contrats de recherche et des stages, y compris dans les PME/PMI.
Vers un Ordre des ingénieurs ?
Les ingénieurs sont de plus en plus impliqués dans chaque grand chantier national avec des incidences scientifiques, technologiques ou industrielles, qu’il s’agisse d’énergie, de transport, d’habitat, d’environnement, de climat ou d’alimentation.
La mission primordiale des ingénieurs devient l’obligation de s’interroger sur le meilleur moyen de protéger le public et la société tout en les servant du mieux possible.
Plus que jamais il est donc nécessaire de préserver et de développer la compétence, de protéger le diplôme et pourquoi pas le titre d’ingénieur, d’établir une déontologie, voire même peut-être d’aller vers une réglementation de cette profession.
Ingénieurs et Scientifiques de France a donc décidé de lancer une consultation nationale autour de la
création d’un Ordre des Ingénieurs tout au long de l’année 2013, un premier point sera fait lors de la 2ème journée de l’Ingénieur prévue le jeudi 3 avril 2014.
Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) . La France compte aujourd’hui plus d’un million d’ingénieurs et de scientifiques.
Organe représentatif de la profession reconnu d’utilité publique depuis 1860, Ingénieurs et Scientifiques de France est organisé en fédération.
Il rassemble une large majorité de ces ingénieurs et scientifiques à travers 180 associations de diplômés, scientifiques, techniques ou professionnelles, réseau d’unions régionales et sections internationales. Sources : http://enquete.cnisf.org et http://www.iesf-jni.org/
Myriam KISS. Anild 06/2013
Dans son étude "L'emploi en France en 2020", le cabinet McKinsey dresse les faiblesses hexagonales pour relancer la création d'emplois, maintenir les seniors au travail et adapter les compétences des étudiants aux attentes des entreprises.
Réduire les écarts de compétences
Pour McKinsey, alors que les jeunes fortement diplômés sont formés à des métiers sans avenir et déconnectés du monde du travail, les moins diplômés en sont, eux, exclus. Une inadéquation des niveaux d'études qu'il est alors nécessaire de "réduire pour traiter en profondeur la question de l'emploi", constate le cabinet.
Et d'estimer urgent d'élever le niveau de compétences en les adaptant à l'économie du savoir tout en améliorant l'orientation des formations initiales et continues vers des secteurs porteurs.
En clair, il serait urgent de préparer les futurs diplômés à l'économie du 21ème siècle afin de mieux les orienter vers des métiers porteurs.
Si le système éducatif français ne s'adapte pas au nouveau contexte économique, "il manquerait 2,2 millions de diplômés en 2020, tandis que 2,3 millions d'actifs sans diplôme ne trouveraient pas d'emploi", estime McKinsey.
5 priorités pour relancer la création d'emplois
Pessimiste, le cabinet juge également que la France devra dans les années à venir "plus que doubler sa capacité historique à créer des emplois pour enrayer l'érosion de la prospérité en assurant une croissance de son PIB de 2,1%".
Ainsi, pour rester au niveau des 15 premiers pays d'Europe, "la France devrait créer pas moins de 370 000 emplois par an" dans les 10 ans à venir.
Classique dans ses recommandations, le cabinet estime que pour créer plus d'activités et résorber l'écart des compétences, il faut dans un premier temps réformer les conditions de l'emploi des seniors.
Les entreprises doivent alors "concevoir de nouveaux modes de travail adaptés" et les pouvoirs publics développer la formation tout au long de la vie.
Seconde priorité à envisager pour la France : "assurer la montée en compétences de la main d'oeuvre et mieux adapter ces compétences aux besoins d'une économie du savoir".
En outre, il serait nécessaire "d'améliorer la compétitivité-coût du travail et lui donner davantage de souplesse", "adopter des stratégies de croissance ciblées sur les gisements de création d'emplois pour tous les actifs, diplômés ou non" et enfin "améliorer les mécanismes d'ajustement entre offre et demande de main d'oeuvre".
Bref, pour "gagner la bataille des compétences dans une économie du savoir", la France devra mobiliser les acteurs du monde enseignant, les pouvoirs publics et les administrations compétentes ainsi que les entreprises. Un projet ambitieux !
Myriam KISS. Anild 10/2012
Source : http://www.mckinsey.com/locations/paris/home/20120320_Briefing_note_Rapport_MGI_emploi_finalisee.pdf
Bienvenue sur le site du Master Humanités et Management de Paris Ouest Nanterre La Défense !
Le Master professionnel Humanités et Management (Master 1 & 2) est une formation d'excellence destinée à valorises le profil LSHS (Lettres, Sciences Humaines et Sociales) des candidats dans une alliance originale des humanités et du management.
Il entend :
- promouvoir un nouveau profil de manager, plus souple, plus réactif et surtout plus créatif, qui soit une vraie force d'innovation et de proposition au sein des entreprises.
- faire émerger une nouvelle « business culture » en France, capable de faire valoir son originalité sur le marché international.
Les diplômés de ce Master ont vocation à assurer des fonctions managériales dans les entreprises les plus dynamiques : les PME à fort potentiel (ou « PME de croissance ») et les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI).
Ces entreprises, les plus créatrices de valeur et d'emploi, sont particulièrement bien représentées dans l'environnement immédiat de la Défense et de l'Université Paris Ouest - un avantage évident pour suivre une formation d'excellence tout en finançant ses études grâce à l'alternance (en savoir plus sur le contrat de professionnalisation).
La création de ce Master est le résultat d'une collaboration de près de deux ans avec les représentants des milieux professionnels, qui ont participé à l'élaboration des maquettes dans une logique de co-conception. Il a reçu le soutien :
-de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP92),
-de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME)
-et du Syndicat des Entreprises de Taille Intermédiaire (ASMEP/ETI).
Avec le soutien des entreprises, l'objectif est de favoriser la diversité du recrutement managérial :
- en formant des managers qui aient un profil différent de ceux que forment les Ecoles de Commerce et de Management, par une valorisation plus fine des humanités et l'adossement de la formation à la recherche.
- en proposant une formation d'excellence sans s'aligner sur les frais d'inscription pratiqués par les Ecoles de Commerce et de Management.
Grâce à cette ambition, le Master Humanités et Management a obtenu le Label PHENIX, et est inscrit dans le LABEX de Paris Ouest - Nanterre - La Défense sélectionné par le Jury du Grand Emprunt dans le cadre des investissements d'avenir.
Adresse simplifiée www.u-paris10.fr/ MasterHumaniteset Management
Pour toute question sur le contenu de la formation
Directeur de la formation : M. Christophe Bréchet (christophe.brechet@u-paris10.fr)
Merci d'indiquer dans le sujet de votre message électronique : "Question sur le Master Humanités et Management".
Pour des questions portant spécifiquement sur la formation continueLes salariés intéressés par cette formation peuvent contacter le Centre des Relations avec les Entreprises et de la FOrmation Permanente (CREFOP), que ce soit pour :
- une demande d'information sur les dispositifs de financement,
- un devis,
- le montage du dossier de financement.
CREFOP
- Université Paris Ouest - Nanterre - La Défense, Bâtiment M
- Tél. : 01 40 97 78 65/78 66 - Mail : accueil.crefop@u-paris10.fr
Merci d'indiquer dans le sujet de votre message électronique : "Question sur le Master Humanités et Management".
Myriam KISS. Anild 09/2012
Difficultés de recrutement, de fidélisation... La Génération Y, les 15-30 ans, cause bien des tracas aux recruteurs. Un phénomène générationnel qui se ressent également chez les ingénieurs selon la dernière étude de l'Observatoire des ingénieurs.
La formation, l'évolution de carrière, l'intérêt et la variété des missions sont désormais leur priorité lorsqu'ils postulent dans une entreprise.
6 ingénieurs sur 10 ont moins de 30 ans, la relève est donc assurée. Au sein de cette tranche d'âge, 33,8% des ingénieurs disent avoir des attentes particulières vis-à-vis de l'entreprise. Un constat qui a de quoi effrayer les recruteurs, la Génération Y étant réputée pour être plus difficile à manager...
Mais cette nouvelle génération d'ingénieurs a des attentes plutôt raisonnables et elle se montre moins contestataire que ses aînées.
L'entreprise idéale pour les ingénieurs
La Génération Y considère une entreprise comme attractive lorsque celle-ci privilégie la formation de ses collaborateurs et ainsi l'évolution de carrière, ainsi que l'intérêt et la variété des missions.
Selon les Ingénieurs et Scientifiques de France (CNISF), la génération Y est soucieuse de son avenir à titre personnel et d'améliorer sans cesse son employabilité. Elle n'est pas plus mobile que les générations précédentes et une part conséquente des jeunes ont (eu) un seul employeur voire deux.
Des voies vers l'emploi différentes
Tout comme pour de nombreux autres corps de métiers, les méthodes de recherche d'emploi ont évolué pour les ingénieurs de la Génération Y. Annonces presse, forums et salons sont en perte de vitesse au profit des contacts directs employeurs/candidat ou chasseurs de tête/salarié en poste.
Selon l'Observatoire, les stages ou l'alternance (apprentissage) sont les chemins d'accès à l'emploi les plus efficaces sont les stages ou l'apprentissage (35%), les sites internet de recherche d'emploi (23%) suivis des réseaux d'écoles ou d'anciens élèves (18%), les organismes officiels comme Pôle Emploi (9%), les relations professionnels (8%) et dans une moindre mesure les proches ou la famille (5%).
La génération Y n'a pas encore du tout investi les réseaux sociaux pour trouver un emploi (1%).
Plus docile la Génération Y ?
L'Observatoire constate qu'en 15 ans, le désengagement syndical des ingénieurs s'est amplifié. Les syndicats ne fédèrent plus désormais que 2,5% d'ingénieurs de moins de 30 ans. Un constat valable pour l'ensemble de la société française.
Cependant, si l'engagement des jeunes ingénieurs n'est plus syndical, ceux-ci se dirigent de plus en plus vers un engagement associatif et le bénévolat (14,5% en 2011).
Autre constat de l'Observatoire, les jeunes ingénieurs apparaissent comme moins contestataires que leurs ainés. Pourtant réputé difficile à gérer et en conflit permanent avec la hiérarchie, la Génération Y semble sage à côté des plus de 30 ans, un peu plus nombreux à discuter les règles voire même à les inventer.
Myriam KISS. Anild 08/2012 - Source : www.parisjob.com/
Recrutement soutenu des ingénieurs en 2012
Focus : Bon an, mal an, les entreprises françaises recrutement entre 60 000 et 70 000 ingénieurs par an. Un chiffre en augmentation qui ne faiblit pas en 2012.
L'économie française manquerait même annuellement de 10 000 ingénieurs !
Les PME connaissent les plus grandes difficultés à trouver ces perles rares.
C’est un axiome du recrutement : les ingénieurs connaissent peu la crise. Certes, en 2009, les 665 000 ingénieurs en activité en France ont (un peu) souffert. Mais, en comparaison avec les autres fonctions de l’entreprise, ces derniers demeurent les bien-aimés des entreprises.
« En 2008, les entreprises françaises ont recruté 72 000 ingénieurs, précise Gérard Duwat, président de l’observatoire des ingénieurs qui publie chaque année une enquête détaillée sur cette fonction. En 2009, ce chiffre est tombé à 48 400 et en 2010 il a atteint les 61 000. Depuis, le marché est en période de rattrapage ».
Et la crise venue plombé le moral des entreprises, pendant les vacances d’été dernier, n’a rien changé. Karine Leverger, délégué général de Syntec ingénierie, interrogée fin 2011, ne voyait pas d’incidence sur le recrutement d’ingénieurs. Elle pariait toujours sur 25 000 recrutements dans son secteur pour l’année 2011.
« La crise, pour le moment, n’a pas perturbé les embauches, a-t-elle déclaré : sur ces 25 000, il y a eu 9 000 créations d’emploi nettes et nous avons continué nos embauches avec une activité soutenue en 2011 comme en 2010 ». Quelques mois plus tard, toujours rien.
A EDF, on se prépare même à une année record. Nous partons sur 6 000 recrutements pour cette année, dont entre 1500 et 1700 pour des postes de cadre ou d’ingénieurs, estime Florence Cordier, responsable de la marque Employeur et du recrutement au sein du groupe. Même si la période peut être perçue comme incertaine, nous investissons sur les ingénieurs. »
Ailleurs, c’est pareil. Airbus prévoit d’embaucher 800 ingénieurs en 2012. A la SNCF, le chiffre de 1 000 recrutements d’ingénieurs est avancé. Assystem, spécialiste de l’ingénierie et du conseil en innovation, table sur 1600 embauches de cadres, essentiellement des ingénieurs. Crise ou pas, les ingénieurs trouvent facilement employeurs, et dans tous les secteurs.
Le marché de l’emploi en industrie et ingénierie connaît actuellement une évolution positive, confirme l’étude 2012 du cabinet Hays. Les entreprises relancent leurs processus de recrutement tous secteurs confondus ». Même celui de l’automobile, c’est dire. « Ayant subi de très nombreux départs, l’automobile connaît une reprise du recrutement des cadres » ajoute l’enquête.
« Nous ne pouvons parler de décrochage dans aucun des secteurs, poursuit Julien Esposito, directeur du recrutement et de l’image Employeur chez Altran qui anticipe 2 200 recrutements d’ingénieurs cette année
Car même si un secteur peut paraître en difficulté, les entreprises sabrent peu dans les effectifs d’ingénieurs. Sans compter qu’il y a des projets pluriannuels en cours qui maintiennent le besoin en ingénieurs.
DR
En 2012 comme en 2011, la tendance devrait donc rester soutenue en matière de recrutements d’ingénieurs ».
Si 2012 se présente comme 2011, les ingénieurs n’ont, en effet, pas trop de soucis à se faire, et les cabinets de recrutement peuvent déjà s’en frotter les mains.
Le chiffre d’affaires d’Accetis international, l’un des tous meilleurs cabinets de recrutement dédiées à la fonction ingénieur et à l’industrie , a bondi de 40 % entre octobre 2010 et octobre 2011.
Chez Michael Page, le leader en terme de chiffre d’affaires des cabinets de recrutement, le cabinet a aidé à embaucher 400 ingénieurs en 2009 pour 500 en 2011.
« On a réalisé une bonne année 2011, commente Nicolas Leroy, le directeur de la division Ingénieurs. Depuis 2009, nos clients industriels fonctionnent avec des organigrammes réduits. Aujourd’hui, ils doivent donc continuer à recruter surtout des experts pour se tenir prêts en cas de reprise ».
Chez Altran, on est friand des ingénieurs spécialisés en systèmes embarqués, leurs clients dans le secteur de l’aéronautique et dans l’automobile sont très demandeurs.
350 postes pour ce type de profils seraient à pourvoir au cours de l’année 2012.
250 offres devraient concerner les pros du génie mécanique, et 250 autres les experts en développement informatique.
Ailleurs, les recruteurs font également les yeux doux aux spécialistes de l’instrumentation, de l’automatisme ou de la tuyauterie. Les profils en maintenance que ce soit en qualité d’expert ou de manager gardent la cote.
Bref, conclut Nicolas Leroy, un ingénieur expérimenté possédant une expertise reconnue et qui se met à l’écoute du marché, continuera à disposer de plusieurs offres malgré des process de recrutement qui ont tendance à s'allonger. Les profils techniques plus en difficultés devront généralement être plus souples en termes de prétention salariale. Ils devront aussi être plus mobile ».
Les jeunes ingénieurs s’insèrent très bien
Et pour les jeunes ? L’Association pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés, dans son bilan de 2011, laisse peu d’espoir pour les jeunes diplômés. « L’entrée dans la vie active va être plus difficile pour une part au moins des jeunes, diplômés en 2011, et le délai d’accès à un emploi qualifié, plus long » annonce ainsi l’enquête.
Mais cet augure touche peu les nouveaux ingénieurs. Encore une fois, ils devraient esquiver la crise. Au printemps 2011, selon les derniers chiffres disponibles, 78 % des diplômés en 2010 avaient un job et 89 % de ces derniers ont décroché le statut de cadre.
Dans un pays où près d’un jeune sur 4 est au chômage, et où les conditions d’insertion se précarisent, cela relève presque de l’exploit.
Les écoles ravies d’un marché qui leur sourit en craneraient presque. « Entre fin 2010 et octobre 2011, notre établissement a reçu 1 300 offres par mois, précise Maurice Courbatieu, responsable du pôle carrières de Arts et métiers ParisTech.
Fin 2009, en pleine crise, c’était tombé à 500 offres par mois. Cela donne une idée de la forte reprise du recrutement dans nos fonctions ».
A l’Insa de Lyon, les élèves issus des filières télécom ont, par exemple, des taux d’insertion (chiffre 2010) de 100 %.
Ceux de la branche informatique ou du génie industriel ont des taux de 98 % et ceux du génie mécanique de 96 %. Difficile de faire mieux.
« Les filières qui s’insèrent le moins bien (biosciences et sciences et génie des matériaux) affichent des taux qui avoisinent les 90 % », commente Alexis Méténier, directeur des relations avec les entreprises de l’INSA Lyon.
La crise revenue en 2011 n’inquiète guère. Pas de quoi s’en faire, ni pour les jeunes, ni pour les expérimentés. « Les ingénieurs sont à l’abri du chômage car ils sont portés par l’investissement placé dans l’innovation et la recherche.
Tant que cela fonctionne, les ingénieurs n’ont rien à craindre », diagnostique Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche de l’Apec. « Nous sommes en situation de pénurie »
Ce sont plutôt les entreprises et recruteurs qui ont du mouron à se faire. « L’économie française est en manque structurel d’ingénieurs, estime Nicolas Blanchet, consultant principal pour le cabinet de recrutement Hays Industrie & Ingénierie.
Des secteurs comme l’industrie aéronautique disposent de carnets de commandes remplis avec de forts besoins en ingénieurs spécialisés dans le développement de logiciels embarqués, le génie électrique, l’électronique ou la maintenance .
Certaines entreprises éprouvent, désormais, des difficultés à recruter des ingénieurs.
C’est le cas d’Airbus Cimpa, filiale à 100 % d’Airbus, en charge des produits de la maquette numérique et de la gestion des données techniques. L’entreprise est présente à Toulouse, Paris, Nantes, Bordeaux et Marseille.
" Un ingénieur ayant 5 ans d’expérience a le choix entre dix propositions d’emploi dans nos secteurs", précise Michel Pimenta, vice-président marketing et vente .
Nous sommes en situation de pénurie. C’est pire en Allemagne. Nous éprouvons de réelles difficultés à embaucher des ingénieurs mobiles et parlant anglais ».
Les explications de ces difficultés à embaucher des ingénieurs sont nombreuses. Il y a tout d’abord l’effet papy boom qui commence à produire des effets. Les départs à la retraite de la génération née après 1945 s’accroissent.
De plus, des pays comme l’Allemagne et la Suisse sont aussi en recherche d’ingénieurs.
Sur un marché du recrutement qui s’européanise, les salaires d’outre Rhin ont pour effet de ponctionner la masse d’ingénieurs disponible en France.
Source : L.Chevalier et G.Guiomard - http://www.emploi-pro.fr
Myriam KISS. Anild 04/2012