Le Syndicat des agences d'intérim et trois syndicats de salariés ont signé un accord, le 11/07/2013, créant un CDI intérimaire.
Il garantit deux éléments de rémunération :
une égalité de traitement avec le salarié remplacé,
et une rémunération minimale (au moins au Smic) prise en charge par l'entreprise d'intérim pendant les périodes non travaillées.
En contrepartie, l'indemnité de fin de mission (10% du salaire) serait supprimée.
Myriam KISS. Anild 09/2013
Le secteur de l'intérim est à son plus bas niveau depuis 2006. Une dégringolade de mauvaise augure pour le marché du travail, déjà fortement touché.
Avec près de 60.000 emplois rayés de la carte en un an, le secteur de l'intérim a atteint en juin 2012 son plus bas niveau depuis mai 2010, une dégringolade de mauvais augure pour un marché du travail déjà sinistré.
L'industrie connait quant à elle une baisse de 11,5% et les services de 10,8%. Compte tenu du contexte économique difficile ces derniers mois, "l'intérim n'a pu jouer pleinement son rôle de tremplin vers l'emploi durable", admet Le Prisme.
Bien au contraire, la part des intérimaires n'a fait qu'augmenter parmi les nouveaux inscrits chez Pôle emploi, progressant de 10,2% entre juin 2011 et juin 2012.
Selon Pôle Emploi, près de 3 intérimaires sur 4 sont des hommes (73,6%, contre 26,4%), 4/5 sont des ouvriers (79,2%, dont 42,6% d'ouvriers qualifiés et 36,6% d'ouvriers non qualifié) venant essentiellement de l'industrie (45%, contre 32,4% dans le tertiaire et 22,1% dans la construction).
Si d'ordinaire, près d'un sur deux a moins de 30 ans (alors que seuls moins de 10% ont plus de 50 ans), un nouveau phénomène a vu le jour.
En effet d'après André Fadda, de l'Union syndicale de l'intérim de la CGT, durant les 3 dernières années " nous avons noté une progression très importante de nouveaux intérimaires, âgés de plus de 45 ans, en provenance d'entreprises ayant fermé, surtout de PME liquidées dans la construction navale, l'automobile, l'agro-alimentaire... ".
Les régions qui ont le plus recours à l'intérim sont les Pays de la Loire, la Haute-Normandie, la Franche-Comté, le Centre, et la Bretagne.
Selon le Ministère du Travail, une mission dure moins de 2 semaines (1,8). Ces salariés sous contrat de travail temporaire sont embauchés et rémunérés par une agence d'intérim qui les met à la disposition d'une entreprise pour une durée limitée et pour l'exécution d'une tâche précise.
Toujours selon le Ministère du travail, un intérimaire travaillerait en moyenne moins de 3 mois dans l'année (2,6).
"Jusque dans les années 1990, il y avait peu d'intérimaires, dans les 200.000. Très vite, le volume est devenu très important, s'approchant des 700.000, faisant de l'intérim non plus un élément précurseur, mais bien un élément central du marché du travail", remarque Eric Heyer.
Pour l'économiste, cette évolution témoigne d'une "flexibilisation et d'une précarisation" concentrées sur une population, dessinant un marché du travail dual. "Sur 20 millions d'embauches en 2011, deux tiers concernent des contrats de moins d'un mois", souligne ainsi M. Heyer.
Myriam KISS. Anild Source : L'Expansion.com avec AFP - 14/08/2012
Interim :
la directive européenne sur le détachement en ligne de mire
Le Conseil des prud’hommes de Cherbourg a été saisi sur un dossier concernant la pratique abusive de la directive européenne sur le détachement impliquant des ouvriers intérimaires polonais travaillant pour Bouygues sur le chantier de l’EPR de Flamanville.
Les résultats de cette affaire pourraient accélérer la mise en place d’un nouveau projet de directive. Explications.
Le chantier de l’EPR de Flamanville connaît son lot de complexités : alors que des travailleurs étrangers dénonçaient, début janvier 2012, leurs conditions de travail, aujourd’hui ce sont des ouvriers intérimaires polonais qui ont saisi le conseil des Prud’hommes de Cherbourg.
Dans le viseur : Bouygues et son agence d’intérim Atlanco Rimec.
En effet, il semblerait que la directive européenne sur le détachement intercommunautaire des ouvriers* pose problème, notamment concernant les cotisations sociales.
Ainsi, le quotidien Les Echos révèle que «l’agence chypriote Atlanco Rimec a retenu jusqu’à 30% du salaire de ces ouvriers au titre des impôts et de la sécurité sociale».
Ce qui fait rétorquer à l’agence d’Interim, toujours selon Les Echos, «qu’elle a payé les cotisations à Chypre à une assurance privée». Un caisse privée au rabais, selon un représentant CGT cité dans le quotidien.
Vers une simplification de la directive européenne
Au cœur de cette polémique, se trouve bien la directive européenne sur le détachement. Celle-ci prévoit l’application du droit du pays d’accueil en matière de temps de travail, temps de repos, congés payés, taux de salaire minimum, sécurité, santé et hygiène. Mais que ce soit du côté de l’Europe ou des entreprises, tous s’accordent à réclamer une clarification du dispositif.
Ainsi, Bouygues Travaux Publics, via Philippe Amequin, son directeur général délégué, déclare dans Les Echos : «La directive européenne sur le détachement est ambiguë sur le pays de paiement des cotisations sociales …».
En effet, un salarié détaché peut rester sous le régime de sécurité sociale du pays d'origine pendant un an, renouvelable une fois. Reste des contours flous.
De son côté, le Parlement européen semble conscient du problème puisqu’un nouveau projet de directive serait en préparation, selon la présidente de la commission de l’Emploi et des Affaires sociales interrogée dans Les Echos.
C’est aussi pourquoi, les conclusions des prud’hommes de Cherbourg sur le dossier des ouvriers polonais travaillant sur le chantier de l’EPR seront scrutées avec attention.
Elles pourraient en effet donner un coup d’accélérateur à des améliorations du dispositif. Affaire à suivre… Source : batiactu.com 7/03/2012
* Travailleur détaché : selon la directive, il s’agit de tout travailleur qui, pendant une période limitée, exécute son travail sur le territoire d’un État membre autre que l’État sur le territoire duquel il travaille habituellement.