ACTUALITES, IL FAUT LE SAVOIR
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La vague du siècle... anticiper, décrypter, comprendre pour prendre les bonnes décisions en s'affranchissant des obstacles. Derrière l’arbre du salaire des ministres,
une forêt d’avantages cachés
Décret du 16 mai 2012 relatif à la composition du Gouvernement, sur le site de Légifrance
François Hollande a annoncé durant le premier Conseil des ministres le 18/05/2012, une diminution de 30% de la rémunération des membres du gouvernement.
Mais la France est encore loin d'une moralisation complète de la rémunération des cabinets ministériels.
Ce geste est important parce qu’il témoigne de la volonté affichée par la nouvelle équipe de rompre avec la logique prêtée au précédent quinquennat, en montrant personnellement l’exemple.
En même temps, le nouveau Président s’attaque de façon très symbolique et très partielle à un sujet très vaste, et très ancien en France, la rémunération du gouvernement.
Rappelons-nous de la décision très importante prise par Lionel Jospin en 2001 : la suppression des fonds secrets, c’est-à-dire le terme qu’il avait mis à la distribution d’argent liquide dans les cabinets ministériels. Il y avait alors substitué les indemnités de sujétion particulière (les fameuses ISP) qui sont versées sur fiche de paye et théoriquement déclarées au Parlement en loi de finances.
Lionel Jospin eut le mérite de rendre transparentes des pratiques obscures qui permettaient aux conseillers de se verser des sommes parfois très coquettes en toute illégalité. Les mauvaises langues disent même que les fonds secrets servaient régulièrement à financer des campagnes électorales. Ou des dépenses privées des ministres.
Dans tous les cas, la suppression des fonds secrets a obligé, dès août 2002, à revaloriser fortement le salaire des ministres. Ceux-ci n’étaient pas habilités à percevoir des indemnités de sujétion et se retrouvaient donc avec le seul salaire versé par l’Etat. Par décret, il fut décidé d’en changer le mode de calcul en l’indexant sur les plus hautes rémunérations de la fonction publique. Cette décision revenait à augmenter les salaires des ministres de 70%.
François Hollande a donc choisi de revenir partiellement sur cette mesure. Si l’on comprend bien l’intention et si celle-ci paraît louable, on regrettera néanmoins que cet engagement n’aille pas jusqu’à une moralisation complète de la rémunération des cabinets ministériels.
En effet, derrière l’arbre du salaire brut des ministres, se cache une forêt d’avantages qu’il serait bon de rendre transparents et de moraliser.
Tout d’abord, concernant les ministres eux-mêmes, la mesure passe sous silence les avantages en nature dont ils disposent: le logement, les frais de bouche, les véhicules ( + 100 véhicules ) parfois les frais de garde des enfants.
Il est de notoriété publique que le personnel de maison dont bénéficient les ministres peut coûter très cher. Ensuite, la mesure ne dit rien concernant les membres de cabinet. Hors, ceux-ci sont parfois pléthoriques, et peuvent bénéficier d’avantages financiers relativement importants.
Il existe en fait deux cas de figure. Le moins choquant concerne les collaborateurs de cabinet recrutés sur contrats. On notera que ces contrats sont très précaires et permettent des ruptures unilatérales sans aucun préavis et sans indemnité.
Il s’agit le plus souvent de jeunes conseillers ou attachés, notamment parlementaires, qui ont un pedigree très politique. Pour leur rémunération, le ministre dispose d’un volume financier global qu’il répartit à sa guise. Il peut décider d’avoir peu de conseillers bien payés, ou beaucoup de conseillers moins bien payés. L’essentiel est de ne pas dépasser la masse salariale inscrite au budget.
Le plus choquant concerne les fonctionnaires qui «montent» en cabinet. Ce sport très pratiqué au moment des nominations ministérielles constitue souvent une timbale pour les intéressés.
En effet, le service en cabinet permet de conserver tous les avantages du service actif dans la fonction publique: rémunération, ancienneté, protection, en y ajoutant les avantages du cabinet: primes, privilèges divers, postes de sortie prestigieux. Les primes peuvent s’élever mensuellement à plusieurs milliers d’euros et permettent ainsi de doubler et plus la rémunération de base.
Certains considéreront que les fonctionnaires récupèrent ainsi l’énergie qu’ils ont mises à ramper dans la boue pour obtenir leur nomination en cabinet.
En termes démocratiques, on s’étonnera néanmoins de voir qu’un fonctionnaire, supposé politiquement neutre, puisse se consacrer à des missions politiques avec tous les avantages qu’elles procurent, sans aucun des inconvénients.
Une mesure véritablement transparente consisterait à interdire cette pratique, en exigeant des fonctionnaires en poste dans les cabinets qu’ils renoncent à leur statut au moins pendant la période où ils servent un ministre.
D’une part, cette mesure resterait très protectrice, puisqu’elle garantirait le retour automatique dans la fonction publique à l’issue du passage en cabinet.
D’autre part, elle permettrait de limiter la pléthore de fonctionnaires qui grenouillent activement dans les antichambres de ministre. Et qui nourrissent l’idée qu’il existe une caste de mandarins qui a confisqué le pouvoir à son profit.
Source : Eric Verhaeghe est l'ancien Président de l'APEC (l'Association pour l'emploi des cadres) et auteur de « Au coeur du MEDEF : Chronique d'une fin annoncée » Editeur : Jacob-Duvernet.
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Le contrôle renforcé des chômeurs entre en vigueur Pour Pôle Emploi, l'objectif de la mesure est de "repérer des personnes qui ont baissé les bras ou ne cherchent pas efficacement" un travail.
Le contrôle des personnes sans emploi s'intensifie. Les chômeurs de Franche-Comté, du Poitou-Charentes et de la région PACA seront dès le 28 /09/2015dans la ligne de mire de Pôle Emploi.
L'opérateur démarre son nouveau dispositif de contrôle des chômeurs en déployant 200 agents chargés de vérifier que les demandeurs d'emploi sont bien en recherche active.
Après ces trois territoires où une expérimentation a déjà été mise en place, le système doit être généralisé à l'ensemble de la France d'ici mi-novembre 2016.
> Lire: Le contrôle des chômeurs en 5 questions Le contrôle et l'accompagnement désormais dissociés
Il vise environ 180 000 chômeurs par an, a-t-on précisé chez Pôle emploi. Au total, l'opérateur recense plus de 5,7 millions d'inscrits tenus de rechercher activement un emploi (+6,5% sur un an).
"La grande majorité des demandeurs sont en recherche active d'emploi mais il y a parfois des personnes qui ont décroché", a expliqué la ministre du Travail, Myriam El Khomri, le 27/09/2015 sur iTÉLÉ, au lendemain de la publication des mauvais chiffres pour août. "Si Pôle emploi a réorganisé ses services, c'est pour lutter contre ce décrochage", a-t-elle ajouté.
Approuvé en mai 2015 par le Conseil d'administration de l'opérateur public, ce dispositif dissocie le contrôle et l'accompagnement du chômeur, aujourd'hui confiés au même conseiller. 200 postes équivalent temps plein seront mobilisés, sur un total de quelque 22 000 conseillers.
"L'objectif n'est pas de reprocher au demandeur d'emploi de pas trouver du travail, mais de repérer des personnes qui soit ont baissé les bras, soit ne cherchent pas efficacement. La sanction n'est pas le but recherché, au contraire", souligne Pôle emploi. "Ceux qui manquent de méthode"
Trois étapes sont prévues: le contrôleur vérifie d'abord les démarches du demandeur d'emploi (mise en ligne de son CV, réponse aux offres d'emploi, candidatures spontanées, etc.). S'il détecte un problème, il demande des pièces complémentaires au chômeur, l'interroge et l'oriente sur la pertinence de ses démarches.
Et si, à ce stade, il n'y a toujours pas de réponse du demandeur d'emploi, c'est la sanction: 15 jours de radiation pour le premier manquement, et s'il se répète, jusqu'à six mois.
"La sanction n'est pas destinée à les éjecter de Pôle emploi car même au bout de 15 jours de radiation, 90% des gens se sont réinscris dans les trois jours", fait valoir Pôle Emploi. "Le contrôle est essentiellement destiné à ceux qui manquent de méthode, qui font une recherche active mais la font mal et risquent, à cause de ça, de basculer dans le chômage de longue durée", poursuit l'opérateur public.
Source : LEXPRESS.fr avec AFP, le 25/09/2015 Open data :
qui veut des données de Pôle emploi ?
Converti depuis peu à l'open data, l'organisme ouvre aux acteurs privés les informations qu'il récolte sur le marché du travail et les chômeurs.
Une aubaine pour certains sites d'annonces, mais Pôle emploi pose ses conditions.
Le débat resurgit régulièrement: comment peut-il y avoir en France plusieurs centaines de milliers postes non pourvus, alors que le chômage atteint des records - malgré une infime décrue en juillet?
Pour maximiser les chances que demandeurs d'emploi et recruteurs se rencontrent, une nouvelle idée a la cote: publics ou privés, les acteurs de l'emploi doivent partager leurs données pour "fluidifier" le marché du travail.
De quoi s'agit-il ? A la fois de faire circuler les annonces et les CV d'une plateforme à l'autre pour les rendre visibles par le plus grand nombre, et de confier des informations à des start-up capables d'inventer des services autour de la recherche d'emploi: un moteur de recherche géolocalisée, une visualisation en temps réel des recrutements dans tel secteur, etc...
Ça tombe bien, Pôle emploi n'échappe pas à l'open data, la publication des données publiques.
Le gouvernement a promis d'accélérer le mouvement initié en 2011 avec la création de data.gouv.fr.
Pôle emploi s'y est mis progressivement à partir de fin 2013. Aujourd'hui, son "emploi store", un portail ouvert en juillet 2015 , propose par exemple "six jeux de données accessibles aux développeurs, qui sont libres de tester des applications", explique Reynald Chapuis, directeur de l'innovation et de la responsabilité sociale des entreprises (RSE): la liste complète des agences, les statistiques du marché du travail, l'enquête annuelle sur les besoins en main d'oeuvre, entre autres.
Pour parfaire ce saut dans la modernité, Pôle emploi lance des compétitions pour encourager les développeurs à imaginer des solutions autour d'une problématique, comme la mobilité des chômeurs. Composées de "startupeurs" mais aussi de conseillers Pôle emploi, six équipes planchent en ce moment dessus. Pôle emploi "agrégateur"
L'autre chantier consiste à organiser la circulation des annonces entre acteurs publics et privés. Pôle emploi agrège aujourd'hui sur son site les propositions de 70 sites extérieurs. "Il y a en moyenne 450 000 offres en flux chez nous chaque jour [les chiffres pour août 2015, NDLR], dont 250 000 proviennent de partenaires", décrit Catherine Poux, directrice des services aux entreprises.
Le "jobboard" Monster, par exemple, en envoie "1000 à 2000 par jour". "Nous avons un accord sur des secteurs qui correspondent aux profils de Pôle emploi", complète Gilles Cavallari, directeur général France. L'établissement filtre ensuite les annonces en fonction de ses propres critères - les fameux codes ROME -, s'assure de leur légalité, vérifie leur actualité et élimine les doublons entre les annonces identiques diffusées par plusieurs sources.
Des sites réclament aujourd'hui une passerelle inverse : que les offres et les CV récoltés par Pôle emploi puissent être transmis à des partenaires. En février 2015, l'agence de communication Les Argonautes appelait, dans une tribune sur l'Express.fr, à transformer les offres de Pôle emploi "en données publiques".
En juin 2015, c'est le site Qapa qui exhortait à "ouvrir l'accès aux données sur les chômeurs", sur Le Monde.fr. "Pôle emploi pourrait proposer aux candidats que leurs CV soient mis à disposition d'autres services qui ont vocation à leur trouver un emploi", juge Stéphanie Delestre, PDG du portail. Le chemin inverse
Pôle emploi commence tout juste à partager des annonces qui ne trouvent pas preneur sur son site.
Le système est rodé dans huit régions, avec un flux d'environ 7000 offres par jour. Il a vocation à s'étendre pour que Pôle emploi bénéficie de la puissance de frappe et des algorithmes sophistiqués des gros jobboards. Mais le sujet n'est pas aussi simple que certains sites le laissent entendre. "Nous ne sommes pas propriétaires des offres publiées, rappelle Catherine Poux. Elles restent aux mains des employeurs qui utilisent en moyenne quatre canaux pour une même embauche. Ils arbitrent entre des acteurs publics et privés. C'est important d'obtenir leur consentement et de respecter leur choix pour qu'ils gardent la main sur leur stratégie de recrutement."
La question est encore plus ardue pour le partage des CV des chômeurs, truffés de données confidentielles. La piste est à l'étude, en attente d'une validation par la Cnil.
Là encore, les demandeurs d'emploi resteront maître du choix des sites auxquels ils acceptent de transmettre leur candidature.
Tous les partenaires de Pôle emploi ne seront peut-être pas non plus partants. "Il faut que les intérêts convergent", admet Catherine Poux. Pour les principaux jobboards, qui rassemblent déjà des centaines de milliers d'offres et de candidats, l'intérêt de relayer celles de Pôle emploi ne saute pas aux yeux. "C'est surtout une opportunité pour les sites récents qui ont peu de contenu, juge Pascal Lasserre, directeur général adjoint de Cadremploi et Keljob. Nous, nous ne sommes pas particulièrement demandeurs." Le trafic issu de la reprise de ses offres par Pôle emploi reste "marginal", estime Pascal Lasserre, même s'il dit aborder avec "beaucoup de bonne volonté et de bienveillance" ce type d'initiative.
"Questions éthiques"
De son côté, Pôle emploi pose aussi ses conditions. Les partenaires ont été sélectionnés sur des critères comme la légalité des offres, leur entière gratuité et leur fraîcheur.
L'organisme n'a par exemple pas trouvé d'accord avec Qapa. "Sans porter de jugement sur leur modèle économique, le fait que les candidats puissent voir leur CV proposé en priorité moyennant finance [Qapa propose une offre "Premium" payante, NDLR] pose des questions éthiques", commente Catherine Poux.
Les prochains mois diront si ces expériences encore modestes s'avèrent fructueuses pour les chômeurs et les recruteurs.
Dans un rapport sévère publié en juillet, la Cour des comptes s'est déjà montrée sceptique, estimant que "la diffusion des offres d'emploi de Pôle emploi sur des sites partenaires [avait] pris du retard et [avait] peu d'effets: les premières expérimentations montrent que le délai de satisfaction d'une offre diffusée sur d'autres sites n'est pas significativement amélioré".
L'enquête constatait aussi que "la CVthèque de Pôle emploi, qui compte environ quatre millions de CV, est moins importante que celle des principaux sites d'offres en ligne".
Pour mesurer les effets de ses efforts, Pôle emploi compte s'appuyer sur les indicateurs de satisfaction des utilisateurs de son site et le trafic généré, puisque les candidats seront toujours réorientés vers le site d'origine de l'annonce pour postuler.
Sans que l'établissement ait les moyens de savoir si les chômeurs auront été, oui ou non, recrutés
Source : Alexia Eychenne, le 28/08/2015 http://www.lexpress.fr/ Développer et Innover : Les dessous du Made in France
Ces entreprises étrangères qui produisent en France On parle beaucoup des entreprises françaises qui délocalisent mais peu des étrangères.
Elles sont chinoises, russes, indiennes, allemandes ou coréennes... et sont très présentes dans l'industrie tricolore. Regards sur ces acteurs venus d'ailleurs qui créent ou maintiennent l'emploi et la fabrication en France.
"Je préfère qu'on achète une marque étrangère produite en France plutôt qu'une voiture française fabriquée à l'étranger." Depuis plusieurs mois, Nicolas Sarkozy ne manque pas une occasion de donner un coup de chapeau à ces sociétés étrangères qui produisent en France.
Le chef de l'Etat-candidat salue l'entreprise étrangère qui fabrique en France (comprenez Toyota à Valenciennes qui produit la Yaris) et fustige l'entreprise tricolore (comprenez Renault) qui fait fabriquer à l'étranger sa Clio pour la revendre dans l'Hexagone.
Pendant que Renault étrenne une usine géante à Tanger (6 000 salariés marocains à terme) et réveille la polémique sur les délocalisations, des capitaux étrangers viennent racheter des marques, des usines et des savoir-faire dans notre pays.
Avec l'intention de continuer à produire sur le sol français !
Prenez Barbara, la marque de lingerie, ex-symbole du bon goût français. Ses slips et soutien-gorge sont depuis deux ans la propriété d'une société à capitaux 100 % coréens ! Namyeung, le licencié sud-coréen de la marque de lingerie féminine, a préféré racheter Barbara pour l'exploiter, plutôt qu'investir pour faire connaître sa marque en Europe.
Des emplois préservés
Cette opération a permis le maintien d'une bonne cinquantaine d'emplois (sur 120) à Arcueil (94). Rachetée, revendue... Barbara voyait ses ventes s'effondrer depuis 2007 et avait connu par deux fois le redressement judiciaire. L'arrivée du repreneur coréen est une vraie bouée de sauvetage.
A Saint-Dizier (52), c'est le groupe chinois Yto qui sauve McCormick, un fabricant de transmissions de tracteur en liquidation judiciaire. Non seulement cette entreprise chinoise a racheté l'outil de production, mais elle s'est engagée à maintenir les 206 emplois. Elle compte y investir 8 millions d'euros sur cinq ans et espère créer 400 emplois en ouvrant une ligne d'assemblage pour desservir le marché européen.
En Auvergne, les Papeteries du Crouzet doivent leur salut à l'Indien Biltube Industries Ltd : 57 emplois sauvegardés...
Des sociétés étrangères qui implantent ou sauvent des entreprises hexagonales, l'Insee en recense quelque 20 000 en France. Elles représenteraient 14 % de l'emploi salarié, 21 % du chiffre d'affaires de notre économie et 33 % de nos exportations !
Les étrangers sont très présents dans l'industrie tricolore. Ils fournissent du travail à 25 % des salariés du secteur, réalisent 32 % de son chiffre d'affaires et contribuent même pour 40 % à ses exportations !
"En 2010, les investisseurs étrangers ont ainsi été à l'origine de 782 projets de création ou de reprise d'entreprise", rappelle l'Agence française pour les investissements internationaux (Afii), chargée de les attirer sur le territoire national.
Sur les dix dernières années, elles ont créé plus de 300 000 emplois !
Les pays émergents investissent de plus en plus
Beaucoup de projets sont encore initiés par des sociétés américaines ou allemandes.
Exemples, le centre de R&D de Google à Paris, le centre logistique d'Amazon en Rhône-Alpes, ou le centre d'appels de Bertelsmann en Champagne-Ardennes.
Les faveurs fiscales (suppression de la taxe professionnelle, extension du crédit d'impôt recherche) n'expliquent qu'en partie cette ruée d'implantations dans l'Hexagone. La qualité de la main-d'oeuvre ou sa productivité aussi attirent les faveurs des capitaux étrangers. Sans doute sommes-nous aussi suffisamment compétitifs !
"Nous avons fondé depuis six ans les Etats de la France pour valoriser l'image du pays, nous sommes résolument franco-optimistes", expliquent Robert Vassoyan, Tony Blanco ou Christophe de Maistre, respectivement dirigeants de Cisco France, Barclays Bank France ou Siemens France.
A les entendre, la France reste attractive car elle a évolué. Son crédit d'impôt recherche est l'un des plus avantageux du monde, ses pôles de compétitivité, ses universités, le fait qu'elle ait supprimé la taxe professionnelle... sont autant d'arguments déterminants dans le choix de la France pour que des groupes y localisent leurs investissements.
Les entreprises de pays émergents viennent eux aussi investir en France. Elles sont gourmandes d'unités de production, de marques établies pour se faire connaître ou pour trouver des débouchés.
UVZ, le conglomérat d'Etat russe, a ainsi pris une participation à 70 % dans la fonderie pour l'industrie ferroviaire Sambre et Meuse de Maubeuge (59), un fleuron historique.
Ces exemples le montrent : l'économie française est ouverte et doit beaucoup aux capitaux étrangers.
Le made in France 100 % franco-français est une chimère. Eric Bascle, directeur industriel de Devanlay, qui détient la licence Lacoste, en plaisante : "Nous sommes une marque française à capitaux suisses dirigée par un Espagnol. Nos huit usines en France sont fournies en coton péruvien et fonctionnent avec des machines allemandes." Bref, l'industrie tricolore devra aussi son salut au métissage.
Myriam KISS. Anild 23/04/2012 - Source : Étienne Gless. LEntreprise.com